Ca y est, le reboot DC est là. Déjà deux semaines et quelques titres dans la besace, des chiffres de ventes records dans une industrie en crise, et tout semble aller pour le mieux du monde au royaume des mecs en collants.

Que penser de ce relaunch pour le moment ?

Voici mon humble avis en quelques mots : 

Justice League #1 rempli son contrat : c’est beau et bien construit, Jim Lee est en forme, et Geoff Johns s’applique dans un excercice convenu mais déliquat. Le titre tient ses promesses.

Detective Comics #1 : Tony Daniel est parfait dans son immitation de Greg Capullo, mais certaines pages sont très en dessous (comme souvent avec Tony Daniel). Coté histoire, il tente des choses mais c’est assez brouillon.

Action Comics #1 : Grant Morrison réinvente le Superman de Siegle et Schuster avec une énergie folle (et loin des polémiques imbéciles), en revanche, carton jaune pour Rags Morales qui n’est pas à la hauteur du rendez-vous.

Stormwatch #1 : Les amoureux de Stormwatch Volume 2 par Warren Ellis et Oscar Jimenez seront aux anges, c’est aussi bon voire meilleur, la vrai bonne surprise de la semaine. Le dessinateur est encore un peu hésitant par moment, mais Cornell assure. On est un peu triste de voir que toute la continuité de The Authority a été effacé, mais on a hate de voir Appolo et The Midnighter en action. Un Must-Read.

Hawk & Dove #1 : Les amoureux de Rob Liefeld en auront pour leur argent, pas vraiment d’interet, sinon de voir les épisodes de Onslaught Reborn avec de nouvelles couleurs : car oui, c’est du même niveau.

Batwing #1 : Ben Olivier est un bon dessinateur, dommage que son dessin soit noyé dans des couleurs affreuses, le résultat est très laid.

Swamp Thing #1 : Yanick Paquete est un artiste incroyable, chaque page est un tableau de maitre.

Maintenant que nous, lecteurs avertis et chevronnés, avons pu nous faire un avis, la question est de savoir si ces numéros sont-ils New Reader’s Friendly ?

Est-ce qu’un gamin de 11 ans peut ouvrir un épisode de ces New 52 et comprendre / Apprécier la chose ?

Non parce que tout ça est bien joli, mais le but de la manoeuvre, c’est quand même de recruter de nouveaux lecteurs en faisant table rase de 70 ans de continuité.

Ma réponse est : NON.

Non, ces comics ne sont pas du tout destinés à être lu par des nouveaux lecteurs, car DC repète les mêmes erreurs : un univers partagé complexe avec des tonnes de personnages et un passé flou et surtout, cette impression de prendre le train en marche. Quand on lit par exemple Detective Comics #1, on ne comprend rien, ce n’est pas un bon numéro #1 qui devrait présenter le personnages et ses ennemis de façon limpide. Detective Comics #1 est un comics pour les gens qui connaissent déjà Batman et le Joker, à travers les films mais aussi les comics. Tony Daniel n’a pas revu ses gammes et la série n’est pas du tout destiné aux nouveaux lecteurs, à moins que le but soit de les perdre à nouveau. Il y a plus de simplicité et de génie dans un TPB de Batman Year One que dans ces pages dessinées à la hate.

Mais le plus gros problème de DC est ailleurs.

Le problème n’est pas dans les histoires et point de vues adoptés, il est dans la multiplication de titres.

Ok, il fallait faire quelque chose, et le reboot est un bon moyen de tout relancer sur de bonnes bases. Mais pourquoi retomber dans les même travers ? Pourquoi 2 séries sur Superman ? Pourquoi 4 séries sur Batman ? Pourquoi autant de spin-off comme Batwing, Batwoman, Batgirl, Red Hood et les autres ? Si le but est de créer une nouvelle continuité à tiroir qui va perdre les lecteurs, l’effet est immédiat.

Nous connaissons les réalités économiques de chacun : quand un titre s’arrête, il doit être remplacé par un équivalent pour satisfaire à la fois les quelques fans, le contrôleur de gestion et les actionnaires. Mais si vous voulez mon avis, DC aurait mieux fait de faire les choses en douceur, et de partir sur les classiques : Une série Batman, une série Superman, une série Wonder Woman… Et puis en cas de succès pourquoi pas, des spin-offs naturels et bien pensés. 52 titres d’un coup c’est trop, pour notre portefeuille et pour n’importe quel être humain.

Bref le problème des comics on le sait maintenant, c’est son modèle économique.