On a souvent dit que Rising Stars était le Watchmen de JMS dans son approche et son ambition. A l’usage, quand on regarde la publication chaotique du titre, le niveau très faible des dessinateurs, et les chemins pris dans cette maxi-série, le résultat déçoit souvent.

Puis vînt The Twelve, un projet qui connu les mêmes soucis éditoriaux (des délais délirants entre chaque épisodes) mais dont le ton, plus proche du Golden Age de James Robinson au final, a su apporter quelque chose de nouveau.

On a tout lu sur les héros désabusés, fatigués, sur le retour, hors du temps, décalés, anachroniques, dépassés, déprimés… Watchmen a ouvert une brèche que tous les auteurs modernes ont exploité, de Warren Ellis à Mark Millar, de Christos Gage à Mark Waid. On a aussi beaucoup lu de bouses sur des héros pulps du passé (et oubliés) remis au gout du jour (notamment chez Dynamite et Panini) sans vision autre que celle d’exploiter un catalogue sans payer de droits.

Quand JMS a créé The Twelve, il a eu à coeur de proposer une histoire cohérente, fidèle et bien battie. JMS a voulu créé un petit morçeau d’histoire, en respectant celle du Marvel Universe et de ses 70 années riches en héros et aventures. Fort de ce trésor qu’est l’histoire de Marvel, JMS a écrit une histoire sincère et riche autour de personnages qu’on aurait pu ne jamais connaitre ni aimer, et qu’on prend plaisir à suivre, avec passion, tristresse et désaroi. Car c’est la force de JMS : son écriture, son talent. En quelques scènes, il introduit ce groupe d’outcasts perdus dans une époque, manipulés, détruits. Le destin de cette équipe de Minute Men de pacotille devient l’enjeu d’une grande histoire comme seuls les grands auteurs savent écrire. The Twelve est à ce titre un chef d’œuvre, maitrisé de bout en bout, servi par un grand Chris Weston au dessin.

The Twelve restera !

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